ÉDITO - Fiscalité, quelle alchimie ?
La crise des dettes souveraines, qui a secoué l’Europe dès 2010, a eu l’effet d’un électrochoc. Les pays ne peuvent plus vivre autant à crédit qu’avant, et la Commission européenne n’accepte plus de la part des États membres des déficits budgétaires "excessifs". La France doit ainsi tenir son porte-monnaie de manière plus rigoureuse et pour cela trouver de nouvelles recettes.
La créativité fiscale est évidemment une réponse. Mais elle remporte rarement l’adhésion des électeurs et à l’heure de la crise des gilets jaunes, elle est même devenue un ressort redouté par le gouvernement. En revanche, la chasse aux fraudeurs ou aux schémas d’optimisation fiscale un peu trop aventureux est bien plus fédératrice. Et les sommes en jeu - bien que difficiles à évaluer exactement - atteindraient les 25 à 100 milliards d’euros rien que dans l’Hexagone.
Quoi qu’il en soit, les fiscalistes ne chôment pas. Qu’ils travaillent pour des particuliers ou des entreprises, ces professionnels du droit doivent sans cesse s’adapter aux nouvelles normes. Structuration, négociation, risk management, prix de transfert... Les fiscalistes équilibrent avec brio toutes ces compétences qui sont valorisées par des rémunérations attractives mais aussi par la place stratégique que les entreprises leur accordent.
Pour répondre à la demande, ces techniciens se forment, se documentent, se digitalisent, échangent. Le dialogue avec l’administration fiscale devient en l’occurrence primordial, ne serait-ce que pour gagner en prévisibilité. Un mot qui fait rêver les fiscalistes. Qui peuvent être sûrs d’une chose : du potentiel que recèle encore leur activité.