Le milieu du droit, Virginie Bensoussan a baigné dedans dès son plus jeune âge. « Les amis, collègues de mes parents étaient avocats, magistrats, directeurs juridiques. J’ai côtoyé très vite cet univers qui me plaisait et je me suis naturellement orientée vers des études de droit après le bac » raconte l’avocate. C’est à l’université Paris-Descartes qu’elle suivra l’intégralité de son cursus. Elle en garde un très bon souvenir : « Nous étions très cadrés dans cette fac à taille humaine. L’administration connaissait nos prénoms. Je ne me suis jamais sentie perdue. » Elle y décroche un DESS (l’actuel master 2) en contentieux national, européen et international ainsi qu’un DESS en droit du commerce électronique. Puis élève-avocate à l’EFB, elle suit son stage de six mois au cabinet Henri Leclerc & Associés. « Durant mon cursus de droit en fac, j’avais déjà fait plusieurs stages chez Maître Henri Leclerc. Je connaissais donc bien le fonctionnement du cabinet et sa clientèle. » précise-telle. Enceinte de son premier enfant durant ce stage, la jeune femme accouchera cinq jours avant les épreuves du CAPA et l’obtiendra.
« J’ai été la première à intégrer l’entreprise familiale »
Après cette première collaboration, Virginie Bensoussan Brulé rejoint donc le cabinet fondé par son père Alain Bensoussan, avocat précurseur du droit des technologies avancées. « J’ai été la première à intégrer l’entreprise familiale. Mon frère est arrivé quelques années plus tard » confie la professionnelle. Si l’avocate dirige aujourd’hui le pôle contentieux numérique du cabinet, son frère Jérémy Bensoussan est le directeur du département droit de l’intelligence artificielle & contentieux technologiques. « Mon frère est diplômé du M2 contentieux, arbitrage et modes alternatifs de règlement des conflits de l’université Paris 2 Panthéon-Assas mais aussi de l’ESTP et du CEIPI de l’université de Strasbourg. Cette double casquette avocat-ingénieur est très recherchée pour exercer dans des spécialités techniques telles que le droit de l’intelligence artificielle. Je conseillerais vivement aux étudiants en droit intéressés par ce secteur de prendre cette voie » souligne Virginie Bensoussan Brulé.
« On a souvent trois jours pour donner une décision »
Aujourd’hui, l’avocate dirige ainsi le pôle contentieux numérique du cabinet Lexing Alain Bensoussan Avocats. Elle intervient dans les domaines du conseil et du contentieux en droit de la presse (atteintes à la e-réputation…), en droit pénal du numérique et de l’informatique (atteintes aux systèmes de traitement automatisés de données et du vol de données, des infractions à la loi Informatique et libertés...) mais aussi dans tout le contentieux lié aux autorités administratives indépendantes (AFA, CNIL, CSA). « Ce qui me plaît dans ce métier, c’est avant tout de convaincre à la fois le magistrat lors de ma plaidoirie mais aussi en amont le client auquel je dois présenter des stratégies audacieuses. Quand on est saisi, il faut décider vite. On est piloté par les budgets et le temps. On a souvent trois jours pour donner une décision » explique Virginie Bensoussan-Brulé. Pour elle, ce métier exige une grande rigueur envers soi-même, ses équipes, ses clients : « Notre responsabilité est engagée avant tout. Il faut être constamment vigilant, regarder attentivement les nouveaux décrets, circulaires, normes techniques… La responsabilité des contrats, de la procédure est un vrai jeu intellectuel. »
« J’arrive à concilier vie professionnelle et personnelle »
Production, gestion et management des équipes rythment les journées de l’avocate : « Je travaille 11 heures par jour mais ni le soir ni le week-end sauf exception. J’arrive donc à concilier vie professionnelle et personnelle » assure Virginie Bensoussan-Brulé, aujourd’hui mère de trois enfants. La professionnelle trouve même le temps d’enseigner sa spécialité du droit du numérique. Elle est ainsi membre de l’équipe pédagogique du DU protection des données de Dauphine et intervient également à l’université de la Rochelle au sein du M2 droit du numérique parcours tiers de confiance et sécurité numérique. La transmission : une affaire de famille chez les Bensoussan.