Christine Valence n’a pas un parcours linéaire. Pour autant, sa carrière suit plusieurs fils rouges, dont son aptitude à être une bonne pédagogue. Durant ses études, celle qui est ingénieur patrimonial chez BNP Paribas Wealth Management depuis 2006, envisage d’enseigner le droit à l’université. Ce qu’elle fait dès 2010 lorsqu’elle devient chargée d’enseignement en fiscalité de la transmission d’entreprise au sein du master 2 de gestion de patrimoine de l’université de droit et des sciences sociales de Nantes.
Une formation constante
Aujourd’hui, Christine Valence anime l’équipe de 35 ingénieurs patrimoniaux en région de son établissement. C’est-à-dire ceux qui construisent des solutions sur mesure pour les clients, en leur apportant un éclairage fiscal et juridique. Pour ce faire, Christine Valence organise des réunions bimestrielles et des conférences call régulières. Elle rédige également des supports à destination de ses équipes et audite la documentation remise aux clients. Elle travaille, dans la même veine, sur les embauches. Elle participe, aux côtés de Lila Vaisson-Bethune, responsable de l’ingénierie patrimoniale, à la sélection de certains candidats, notamment en interne.
Les profils, qui ont quasi tous une formation juridique, peuvent être variés. "L’exigence est grande en matière de recrutement : les ingénieurs patrimoniaux, au-delà de leurs solides connaissances juridiques, fiscales et patrimoniales, maintenues par une formation constante, doivent avoir de bonnes capacités d’analyse et de synthèse et le goût de la pédagogie. La qualité de l’expression orale et écrite est essentielle", explique Christine Valence.
Pour sa part, cette professionnelle de 55 ans est titulaire d’un DEA en droit de l’économie et des contrats de l’université de Nantes. Dès 1988, elle occupe des postes de juristes en entreprise. Après une année passée chez Elf France, elle rejoint la banque Sova avant d’intégrer BNP en 1991. Pendant trois ans, Christine Valence exerce au sein de la direction juridique et fiscale. Elle est ensuite détachée en région, d’abord à Lille puis à Nantes, ville dont elle est originaire.
Durant cette première partie de carrière, Christine Valence fait la connaissance de Marie-Claire Capobianco (dorénavant membre du comité exécutif de la banque) qui se verra confier par l’établissement en 2002 la direction de la Banque privée pour l’ensemble de la France et pour laquelle elle créera de nouveaux postes en région.
Toujours à Nantes, Christine Valence se réoriente alors pour devenir ingénieur patrimonial. "C’était un challenge très stimulant. Pendant toute la période précédente, je n’avais plus pratiqué le droit fiscal", rapporte celle qui, pour se mettre à niveau, a suivi des formations internes, externes et n’a pas lésiné pas sur l’investissement personnel.
Une vision à 360 degrés
Ce travail s’est avéré primordial avec le temps. Pour être un bon ingénieur patrimonial, il faut intégrer les projets de lois de Finances mais aussi les changements de réglementations, comme la loi Pacte dernièrement ou la prochaine réforme des retraites. En effet, le métier requiert "une vision périphérique". "Bien sûr, nous avons des clients très sensibles à la maîtrise de leurs impôts mais l’ingénierie patrimoniale consiste à dépasser cette seule préoccupation pour s’attacher plus globalement à l’organisation et au développement de leur patrimoine et à celui de leur famille", précise-t-elle. Ce qui demande une véritable capacité d’écoute.
Le métier d’ingénieur patrimonial
Experts en droit fiscal et patrimonial, certains sont d’anciens avocats ou notaires. Ils exercent leur mission aux côtés des banquiers privés. Pour aider les clients à élaborer leur stratégie patrimoniale, les ingénieurs patrimoniaux conduisent des entretiens afin d’avoir une connaissance détaillée de leur situation personnelle, patrimoniale et professionnelle. Après étude, ils formulent des préconisations qui peuvent faire l’objet d’échanges avec d’autres conseils (avocats, notaires, experts-comptables). Après la mise en place des solutions, ils effectuent un suivi de la situation. Ils doivent également informer leurs clients des derniers changements de règles et de leur impact sur le patrimoine.