Le directeur des relations sociales : un fin négociateur

Le directeur des relations sociales : un fin négociateur

David Cordani, directeur des relations et innovations chez Casino.

Un bon DRS s’assure de l’application des accords d’entreprise qu’il négocie. Pour ce faire, il veille à ce que le dialogue ne soit jamais rompu avec les instances représentatives du personnel.

Rattaché au directeur des ressources humaines, le directeur des relations sociales est en charge du lien avec les instances représentatives du personnel. "Plus le dialogue social est ancré dans la culture de l’entreprise, comme cela est le cas chez Casino, plus les échanges sont faciles, explique David Cordani, directeur relations et innovations sociales chez Casino. Si vous exercez dans un groupe où le dialogue social est rompu, c’est plus compliqué."

 

La clef pour que les liens ne s’abîment pas ? La confiance. Et la première chose à faire du côté de l’entreprise pour l’entretenir: dialoguer en permanence avec les instances représentatives du personnel et appliquer les accords. Ceux-ci peuvent être liés à la diversité ou au handicap mais aussi être innovants, comme chez Casino, qui a mis en place le dispositif "Aidons les aidants" ou celui pour les collaborateurs victimes de cancer. Indispensables également, les compétences personnelles du directeur des relations sociales. "Il faut être fiable, authentique, mais aussi faire preuve d’empathie. Il faut également être capable de faire converger les points de vue et pour cela avoir une capacité à négocier", souligne David Cordani.

 

La capacité à négocier peut bien sûr être en partie innée mais elle peut aussi s’apprendre. Par exemple, des cabinets de conseil en recrutement ont adapté des techniques de négociation commerciale pour former les DRH et les DRS. David Cordani en a bénéficié. Il a également complété son parcours universitaire sur le tas en se formant au coaching. À noter que les directeurs de relations sociales sont généralement diplômés en droit du travail. "La base juridique est importante. La rédaction des accords doit s’inscrire dans le respect du Code du travail. L’idéal est également d’avoir une expérience en ressources humaines généralistes", estime David Cordani, qui a œuvré en RH dans trois secteurs d’activité différents (le sanitaire et le social, le transport et la distribution spécialisée). Les plus jeunes peuvent également commencer en alternance ou en tant que juristes juniors en relations sociales.

 

Évolutions législatives et sociétales

 

Par ailleurs, le métier évolue avec le temps. Par exemple, en janvier 2020, les représentants du personnel dans l’entreprise (comité d’entreprise, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, etc.) seront remplacés par le comité social et économique (CSE). "Il est trop tôt pour en tirer un bilan. Nous avons été dans une année d’élections. Toutefois, le dialogue social pourrait être simplifié puisque nous n’aurons plus qu’un seul interlocuteur", poursuit David Cordani. Outre les fluctuations législatives, la transformation des métiers et de l’économie est aussi un élément à prendre en compte. "Tous les secteurs évoluent, la grande distribution aussi. C’est une période passionnante sous l’angle relations sociales. Cela nécessite des échanges extrêmement fréquents pour que les collaborateurs comprennent la transformation et ne s’opposent pas aux changements nécessaires." La prévention des conflits sociaux étant évidemment une mission incontournable du directeur des relations sociales.

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