Une profession méconnue
Le généalogiste successoral est le professionnel chargé, lors de l’ouverture d’une succession, de retrouver les héritiers ou de confirmer les dévolutions, par les notaires (ou toute personne ayant un intérêt direct à agir, selon l’article 36 de la loi du 26 juin 2006 qui encadre l’activité).
Environ 650 professionnels, repartis dans une soixantaine de cabinets, permettent ainsi, chaque année, le règlement de successions sans héritiers connus ou certains (2 à 3 % des successions ouvertes).
Trois structures dominent le marché (Coutot-Roehrig, ADD Associés et les Archives généalogiques Andriveau) mais doivent composer avec d’autres acteurs, de tailles diverses, généralement de création plus récente.
Au regard de l’explosion du modèle familial traditionnel ou encore de la mobilité croissante des populations, le recours à leurs services est amené à se multiplier, dans les prochaines années.
Le métier de généalogiste successoral
Le généalogiste n’est pas un travailleur sédentaire. Si les principales entités sont organisées en secteurs ou /et dotées de succursales en province voire à l’étranger, le travail du généalogiste exige de nombreux déplacements. L’internationalisation croissante des dossiers le conduit d’ailleurs régulièrement à l’étranger et suppose une bonne maîtrise des langues étrangères.
La rémunération varie selon les structures et les fonctions. Généralement, celle-ci comprend une part fixe et une part variable liée aux résultats.
Devenir généalogiste successoral
Si des formations spécifiques ont récemment vu le jour, un cursus universitaire généraliste est apprécié des entreprises du secteur, qui privilégient une formation en interne.
Compte tenu de la taille de l’activité, les postes à pourvoir restent rares. La plupart des cabinets de généalogie sont divisés en deux services, l’un assurant la prospection commerciale auprès des notaires, l’autre effectuant les recherches nécessaires.
Dans les deux cas, des études de droit constituent (sans être obligatoires) un atout mais les qualités requises divergent selon la fonction. Le généalogiste chercheur, par exemple, doit acquérir les méthodes de recherche mais également faire preuve d’un sens de la négociation commerciale, puisque la rémunération des cabinets dépend de la signature de contrats dits "de révélation" fixant les honoraires et soumis à l’approbation des héritiers retrouvés.
Entretien avec Cédric DOLAIN et Pol NAUDIN, Généalogistes successoraux et cofondateurs du cabinet DNGS
Carrières Juridiques : Quel est le rôle exact du Généalogiste successoral ?
C.D : La mission du généalogiste successoral est de rechercher les héritiers ou de confirmer leurs droits lorsque le notaire est confronté à une dévolution inconnue, incomplète ou incertaine (ce que mon associé et moi résumons par les "3i").
P.N : Le généalogiste est donc un auxiliaire du notaire, dans le sens où notre travail de recherches et, le cas échéant, de représentation des ayants-droit va faciliter le règlement de la succession dont ce dernier a la charge.
Il arrive que nous intervenions à la demande d’autres prescripteurs : syndics de copropriété, administrateurs de biens, avocats, particuliers, etc.
Comment devient-on Généalogiste successoral ?
P.N : Il faut déjà connaître son existence. Notre profession reste peu connue même si de plus en plus de reportages et d’articles lui sont consacrés et suscitent des vocations.
C.D : En intégrant l’un des cabinets existants. Pour prendre nos expériences personnelles, nous avions saisi l’opportunité d’un stage ou d’un CDD pour faire nos preuves, puis nous former au sein d’une importante étude parisienne.
Un cursus universitaire en droit est évidemment conseillé mais le plus important reste d’acquérir des compétences et de l’expérience. Rien ne remplacera jamais la réalité du terrain.
Justement, quelles qualités vous semblent requises pour exercer cette profession ?
C.D : La majorité des grosses structures fonctionne selon un schéma dissociant la partie "Recherche" d’une partie plus "commerciale et juridique". J’aurais donc tendance à répondre "tout dépend".
Ceci dit, nous avons fondé notre jeune cabinet avec la conviction que seule une parfaite maîtrise des compétences techniques permettait d’avoir une démarche globale, de fournir une meilleure information et donc d’être commercialement efficace.
P.N : Qu’il s’agisse de profils polyvalents (qui ont notre préférence au cabinet DNGS) ou de profils affectés à des services dits de "Recherches" ou de "Règlement", il faut d’abord être disponible. L’imprévu est une donnée fondamentale de notre profession. Vous pouvez partir à l’autre bout de la France ou du monde, du jour au lendemain.
Cela exige, en contrepartie, d’être extrêmement rigoureux et organisé.
J’ajouterais qu’il faut être naturellement curieux et enthousiaste. C’est un métier parfois très difficile mais c’est un métier passionnant. Il faut donc être passionné !
C.D : S’il fallait ajouter une dernière qualité, c’est le goût du contact et des autres. C’est vrai dans nos relations avec les héritiers retrouvés mais cela vaut également dans la relation avec les prescripteurs.
Mais je rejoins mon associé sur le fait d’être passionné qui est, sans doute, la qualité première.
Pour en savoir plus :
- http://www.devenir-genealogiste.com/