Accenture a choisi son nouveau patron. Il s'agit de Julie Sweet, qui deviendra directrice générale en septembre. Le conseil d’administration a profité de sa nomination pour séparer les fonctions de président et de DG, qui étaient jusque-là dans les mains de Pierre Nanterme, décédé en début d'année. C’est le dirigeant qui a assuré l’intérim ces derniers mois, David Rowland, qui incarnera la présidence.
D'avocate à directrice générale
La nouvelle directrice générale prendra les rênes début septembre et entend s’inscrire dans les pas de son prédécesseur. Julie Sweet a grandi dans le sud de la Californie. Celle qui voulait alors devenir avocate intègre la faculté de droit de Columbia où elle sort avec un doctorat. Son parcours lui ouvre les portes de l’un des cabinets d’avocats les plus prestigieux de Wall Street : Cravath, Swaine & Moore. Elle y sera associée pendant dix ans. Un Graal quand on sait qu’elle était alors la neuvième femme seulement à accéder à ce titre.
C’est un chasseur de têtes qui l’a contactée pour rejoindre Accenture. Le New York Times rapporte que Julie Sweet a accepté d’y devenir general counsel en partie parce que sa carrière était devenue quelque peu prévisible. Toutefois, elle ne regrette pas sa première vie : "Ma formation juridique a développé ma capacité à apprendre rapidement, a-t-elle confié au Financial Times. En tant que leaders, nous devons apprendre en permanence, alors mon expérience m’a bien préparée à naviguer dans ce qui est maintenant un environnement compliqué et qui évolue vite."
Depuis 2010, Julie Sweet n’a cessé de grimper les échelons. À 51 ans, elle est actuellement directrice générale d’Accenture en charge de l’Amérique du Nord. Il s’agit du plus grand marché géographique de l’entreprise puisqu’il représente presque 50 % de ses revenus globaux. Ses clients ? Halliburton, Marriott ou encore le club de basket Golden State Warriors. À la rentrée elle sera à la tête de 482 000 personnes.
Dans le cadre de son poste chez Accenture mais aussi en dehors, Julie Sweet est impliquée dans les sujets liés à l’innovation, à l’inclusion et la diversité. "Pour combler le déficit critique de compétences en Amérique et créer une économie de l’innovation inclusive, elle travaille avec les chefs de fil du monde des affaires, de l’éducation et du gouvernement pour créer un mouvement national sur l’apprentissage professionnel", précise le communiqué d’Accenture.
Elle est notamment au conseil d’administration de Catalyst, une organisation qui milite pour la promotion des femmes à de hauts postes. Julie Sweet poursuit le combat de la diversité en montrant l’exemple puisqu’actuellement seules 27 femmes dirigent des sociétés de l’indice S&P 500. Et Accenture fait d’autant plus bonne figure que ses finances sont également gérées par une femme, KC McClure.