Alors qu’en France nous comptons plus de 56 500 avocats (dont 41% sont inscrits au barreau de Paris) et 16 000 juristes d’entreprises, certains domaines recherchent encore et toujours de nouveaux professionnels du droit. Il existe autour de ces secteurs bien précis, un mouvement actif d’offres et de demande. On retrouve en premier le droit social, mais aussi le droit fiscal, le droit immobilier, le contentieux international et le droit du sport.
En septembre 2013, nous avons publié une infographie, signée Carrière-Juridiques.com, sur le monde du droit en France à travers plusieurschiffres-clefs.Elleconfirmelaforte tendance qui existe autour du droit social. En septembre 2013, 17,3% des avocats français sont spécialisés en droit social (14,4% en droit fiscal et 13% en droit des sociétés).
Nous ne sommes pas les seuls à avoir remarqué cette tendance. Le cabinet Hays, qui publie tous les ans une étude sur les « métiers juridiques » note qu’en 2012 la tendance était déjà au beau fixe pour les profils juridiques en droit social et droit des affaires. « Lesquels sont des domaines incontournables pour les entreprises ou cabinets d’avocats. Ces derniers sont surtout en recherche de profils confirmés, avec cinq ans d’expérience minimum, cela afin d’intégrer rapidement des candidats opérationnels et autonomes ». L’étude précisait également que « certains spécialistes sont d’avantage recherchés, notamment les Juristes en droit bancaire, en droit de l’assurance et en droit immobilier ».
En terme de rémunération, selon certaines études, le secteur « fiscalité & juridique » serait le mieux rémunéré, tous domaines confondus (y compris les secteurs non juridiques). En 2013, les professionnels du secteur « fiscalité & juridique » connaissent un salaire moyen à 54.303 euros brut annuel. Un directeur fiscal peut gagner plus de 128 811 euros par ans, et 112 789 euros pour un directeur juridique. Ces hauts salaires restent cependant à nuancer. Il existe un fossé entre ces profils, et les salariés moins hauts dans la hiérarchie. Un juriste ou un chargé d’étude juridique plafonnent en moyenne à 37 471 euros.
L’étude annuelle Hays s’était déjà intéressée à la question des juristes fiscalistes. Elle souligne qu’il importe peu que ceux-ci soient rattachés à la direction juridique ou à la direction financière d’une entreprise. En revanche, « il est essentiel qu’ils possèdent des compétences linguistiques. Ce dernier point est valorisé en termes de rémunération du fait de la rareté des candidats ».
Permettant à ceux qui n’ont pas tout de suite pris la voie qui leur correspond au mieux, le monde du droit offre différentes passerelles.
Certaines existent déjà depuis plusieurs années. Un décret du 27 novembre 1991 organisant la profession d’avocat en prévoyait déjà. Les membres et anciens membres du conseil d’Etat et du corps des tribunaux administratifs, les magistrats et anciens magistrats de la cour de comptes, les professeurs d’Université chargés d’un enseignement juridique peuvent devenir avocat sans condition de diplôme.
La loi du 28 mars 2011 est également venue permettre à l’avocat de se réorienter, en élargissant un peu son champ d’activité. Aujourd’hui il peut notamment agir en qualité de mandataire sportif. Cependant, à l’inverse de l’agent sportif, l’avocat mandataire sportif ne pourra pas prospecter et aller dénicher de nouveaux talents.
Plus récemment la passerelle pour devenir avocat s’était ouverte aux personnes justifiant de huit ans au moins d’exercice de responsabilités publiques, les faisant directement participer à la loi, avec le décret du 3 avril 2012, (consolidé le 5 avril 2012). Cette passerelle a été supprimée par un décret datant du 15 avril 2013.
La passerelle n’est en réalité pas la seule façon pour un avocat de se réorienter. Aujourd’hui, nombreux sont les avocats qui souhaitent mener une vie professionnelle plus calme, et choisissent de suivre la voie du juriste d’entreprise. Son rôle consiste alors à conseiller et orienter les entités internes de l’entreprise. En devenant juriste d’entreprise, l’ancien avocat accède au statut de cadre salarié. Ce nouveau statut n’est pas dénué de conséquences puisque la profession n’est, pour l’instant, encadrée par aucun texte déontologique ou disciplinaire. Le juriste d’entreprise n’est alors soumis à aucune obligation de formation continue, ni à aucune obligation de souscrire une assurance responsabilité professionnelle (propre aux activités règlementées par l’Etat et jouissant d’un monopole).
Certains juristes décident de prendre la tangente, en exerçant des professions juridiques nouvelles, moins connues, moins classiques. La première d’entre elles s’organise autour de la communication juridique.
C’est seulement depuis une vingtaine d’années que les avocats sont autorisés à communiquer autour de leur activité. Le succès d’un cabinet ne dépend plus dès lors uniquement de son savoir-faire, de la qualité de ses services, ou de sa notoriété. Un spécialiste de la communication juridique conseille les cabinets d’avocats, les études de notaires, d’huissier de justice. Il gère l’intégralité de leurs solutions de communication, de la création d’une identité graphique ou numérique...
Des formations se sont tournées vers cette spécialité. L’université Paris II propose notamment un Master 2 Sociologie du droit et communication juridique.
C’est avec l’apparition de la communication autour des métiers du juridique, qu’ont vu le jour depuis quelques années différentes récompenses. Le trophée de la communication juridique est notamment l’occasion de pointer du doigt les efforts réalisés par les avocats les plus communicants. Les récompenses sont multiples, on compte notamment le trophée du site internet, le trophée marketing, le trophée de la « communication 2.0 » etc.
Ces différents prix permettent de valoriser la profession d’avocat, et de moderniser son image.
Par Capucine Coquand, responsable presse pour Carrières-Juridiques.com