Le site américain de recrutement CareerCast.com vient de dévoiler son « Top 10 des métiers les moins stressants » pour 2013.
En première position figurent les professeurs d’Université. L’une des raisons participant au bien-être de ces derniers se trouve dans le profil des étudiants. En effet, contrairement à ce que l’on peut voir dans les collèges et lycées français où l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans, les étudiants d’Université ont la plupart du temps choisi délibérément un cursus universitaire. Plus matures et conscients de leur avenir, ils sont donc davantage motivés et attentifs. Ainsi, les professeurs d’Université – en Droit en tous cas - ont rarement l’occasion de devoir faire la police durant leurs interventions.
Selon cette étude, ces derniers ont un taux de stress de 6,45% en moyenne (contre 84,72% pour les militaires, métier le plus stressant). Ceci s’explique par des horaires flexibles, une certaine liberté d’enseignement, mais aussi par un salaire annuel moyen d’environ 50.000 euros !
Les écoles de commerce pratiquent la notation des professeurs par les étudiants depuis le début des années 1980.
Néanmoins, il ne s’agit pas d’un dispositif nouveau puisque ce type d’évaluation figurait déjà dans la réforme Bayrou de 1997. Elle était restée sans suites jusqu’alors, et n’avait pas connu grand succès.
Cette initiative part d’un constat : les professeurs d’Université sont en majorité de grands spécialistes dans la recherche de leur domaine de prédilection. Mais être enseignant-chercheur ne rime pas forcément avec fin pédagogue.
Toutefois, plus que de pointer du doigt les lacunes d’un professeur, il s’agit aussi de donner la parole aux étudiants afin de pouvoir améliorer la vie à l’Université en général. Par le biais de ce système de notation, l’Université pourra par exemple prendre connaissance des insuffisances matérielles de ses locaux, et pourra procéder à des réaménagements ou rénovations.
Pour mieux cerner l’utilité de ce dispositif, nous avons interrogé Aurélie, une étudiante en Licence de droit à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Carrières-Juridiques.com :
Pensez-vous que noter les professeurs vous permettra de vous sentir davantage impliquée
dans la vie universitaire ?
Aurélie : Je ne pense pas. Au fond, une note ne signifie pas grand-chose, et les professeurs ne se précipiteraient sûrement pas comme les étudiants pour découvrir leurs résultats !
Des compliments et des défauts jetés sur le papier par des étudiants inconnus perd de son importance, et devient vite lassant.
Il faudrait plutôt pouvoir s'exprimer sur les bons et les mauvais cotés de leurs cours, et de leur pédagogie en tant que telle. Mais là encore, cela ne serait utile que si on peut en discuter avec eux. Á ce moment là, je pense que chacun pourrait se sentir investi dans la vie universitaire, car participant directement à l'amélioration de la pédagogie.
Carrières-Juridiques.com : Quelle note donneriez-vous en moyenne à vos professeurs ?
Aurélie : D'un point de vue global, je n'ai pas vraiment eu de bons professeurs, dans le sens de ceux qui vous marquent, et vous forcent au respect.
La plupart des professeurs dictaient leurs notes, et n'étaient ainsi aucunement attrayants les mêmes principes étant exposés dans les livres.
Une prof de droit des obligations en deuxième année m'a cependant interpellée : elle faisait un cours excellent tout en étant extrêmement modeste. Le cours n'était pas figé, et elle parlait sans notes. Je ne saurais jamais si le droit des contrats m'aurait plu sans elle, mais elle est pour beaucoup dans ma vocation de privatiste.
Un second professeur de droit du travail mérite aussi d'être cité. Son esprit de logique et critique m'a impressionnée. Jamais en ouvrant un livre je n'aurais pu y trouver ce qu'il nous a enseigné.
Je ne leur mettrai pas de notes
car je suis contre ce principe, mais je peux sans problème les qualifier
d'excellents !
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