Alexis Vaudoyer, diplômé du Master II DPRT,Université Paris II (2011) est juriste de droit social chez Thales Communications & Security S.A.S.. Il
"Juriste en entreprise, un métier qui diffère sensiblement selon la structure dans laquelle il est exercé"
Quel niveau d’étude est nécessaire pour parvenir au métier
de juriste en entreprise ?
Alexis Vaudoyer : Bien qu’il soit possible d’intégrer une entreprise en qualité de juriste en entreprise à partir de l’obtention d’un Bac+4 en droit, l’ensemble des entreprises, qu’il s’agisse de très grandes structures internationales ou de plus petites sociétés, exigent l’obtention d’un Master II spécialisé. Par ailleurs, la pratique d’une langue étrangère, principalement l’anglais, constitue la plupart du temps un atout indéniable, surtout pour les entreprises ayant une dimension internationale.
En quoi consiste votre activité de Juriste en droit social au sein de la société Thales Communications & Security ?
A.V : La pratique du métier de juriste en droit social peut être très différente d’une entité juridique à une autre. En effet, que l’on exerce son métier au sein de la Direction Juridique du siège d’un grand Groupe ou dans une division plus opérationnelle de ce même Groupe n’est pas du tout la même chose !
L’exercice de mon métier au sein d’une division opérationnelle peut être scindé en trois parties : Le droit individuel implique le traitement de l’ensemble des dossiers pré-contentieux et contentieux en droit du travail et droit de la protection sociale en relation avec les avocats. Le droit collectif concerne quant à lui la participation aux instances de représentation du personnel, le déploiement des accords collectifs, la participation à la négociation collective et la rédaction des accords conclus au niveau de notre Société. Le conseil auprès de la communauté des ressources humaines est une activité récurrente du juriste d’entreprise qui doit apporter son soutien dans le traitement des problématiques quotidiennes par les services des ressources humaines.
Quelles sont les principales qualités d’un bon juriste en droit social ?
A.V : Je considère que les principales qualités d’un juriste en droit social sont sa rigueur, son aisance rédactionnelle ainsi que sa capacité à travailler en équipe.
"Maitrisez plusieurs langues et saisissez les opportunités qui s’offrent à vous"
Quel est a été votre parcours avant d’intégrer le cabinet McDermott Will & Emery ?
Noémie Fort : C’est à l’issue d’un parcours quelque peu atypique que je suis devenue
avocat. Lorsque j’ai obtenu mon baccalauréat, j’ai d’abord suivi une
licence Anglais-Espagnol-Mandarin qui m’a permis d’étudier un
semestre à Hong Kong. Consciente que cette discipline ne satisfaisait
pas pleinement mes ambitions, j’ai décidé de compléter ma formation
de linguiste par une formation juridique. C’est ainsi que j’ai suivi une
troisième année de licence en droit qui m’a conduite à un Master Droit
des Affaires Internationales. J’ai eu la chance d’effectuer la seconde
année de ce Master au Vietnam où j’ai étudié à l’Ecole Supérieure de
Commerce Extérieur tout en réalisant un stage d’un an au sein d’un
cabinet français établi à Hanoi. A mon retour en France, j’ai obtenu
l’examen d’entrée au CRFPA puis choisi d’effectuer mon stage final
dans le cabinet McDermott Will & Emery qui venait de s’implanter sur la
place de Paris. Rapidement intégrée au sein d’une équipe expérimentée
et dynamique, j’ai décidé à l’issue de mon stage d’accepter l’offre de collaboration qui m’a été faite.
Quelles sont vos principales activités au sein du cabinet ?
N.F : En tant que jeune collaboratrice, je conseille des sociétés françaises et étrangères sur tous les aspects du droit des sociétés, du droit boursier et du droit commercial et interviens plus particulièrement dans le cadre d’opérations de fusions acquisitions et de private equity.
Quelles sont, selon vous, les principales qualités que doit avoir un bon avocat ?
N.F : A mon sens, l’exercice de la profession d’avocat requiert une importante
rigueur acquise grâce aux différents stages accomplis en cabinet et en
entreprise. Par ailleurs, les cabinets internationaux recherchent des
candidats maitrisant idéalement plusieurs langues et ayant bénéficié
d’une expérience à l’étranger. Enfin, il me semble important de faire
preuve d’une certaine ouverture d’esprit qui permettra à tout juriste de
saisir les opportunités qui se présenteront à lui.
Gérémie BLANC est Diplômé du Master 2/MBA de Droit des affaires et Management- Gestion de l' Université Paris II (2010) et étudiant à l’Ecole Nationale de la Magistrature.
"La profession de magistrat, un équilibre entre autorité et humilité"
Quel a été votre parcours ?
Gérémie Blanc : Après avoir obtenu le diplôme de l’Institut d’études politiques de Strasbourg,j’aidécidédem’orienterversdesétudesdedroitetd’intégrer le master 1 de droit privé de l’Université de Strasbourg puis le MBA de droit des affaires et management gestion de l’Université Panthéon - Assas. Je souhaitais privilégier une formation pluridisciplinaire tout en approfondissant certaines matières techniques. Puis, une méthodologie rigoureuse et des connaissances solides m’ont permis de réussir le concours de l’ENM.
Quels sont vos principales activités aujourd’hui ?
G.B : Aujourd’hui, en qualité d’auditeur de justice, après avoir prêté serment, je suis formé aux différentes fonctions que peut occuper un magistrat au cours de sa carrière et je peux notamment assister le juge d’instruction dans tous les actes d’instruction, assister les magistrats du ministère
public dans l’exercice de l’action publique, siéger en surnombre et participer avec voix consultative aux délibérés des juridictions civiles et correctionnelles et présenter oralement devant celles-ci des réquisitions ou des conclusions.
Quelles sont, selon vous, les qualités indispensables pour exercer la profession de magistrat ?
G.B : Quelles que soient ses fonctions, le magistrat doit prendre une
décision conforme à la loi et adaptée à son contexte, respectueuse de
l’individu et des règles éthiques et déontologiques, s’inscrivant dans
son environnement institutionnel national et international. L’écoute,
l’analyse et la motivation sont en tout état de cause le cœur de métier
du magistrat et celui-ci doit toujours adopter une position d’autorité ou
d’humilité adaptée aux circonstances.
Delphine MOATI est diplômée du DESS 214 Droit des affaires, Université Paris Dauphine (2001) et Responsable Ressources Humaines chez L’Oréal.
"Un responsable RH doit savoir faire preuve de capacités d’écoute et de bienveillance, mais aussi de force de conviction"
Quel a été votre parcours ?
Delphine MOATI : Après avoir obtenu une maîtrise de Sciences de Gestion à l’Université Paris Dauphine, j’ai décidé de m’orienter vers des études de droit. Grâce à une équivalence en 3ème année de licence, j’ai pu obtenir une maîtrise de Droit privé général à l’Université Paris Nanterre. J’ai ensuite réintégré l’Université de Dauphine pour effectuer le DESS 214 de Droit des affaires avant de passer le CRFPA de Versailles en 2000. Par la suite, et alors même que je n’avais pas suivi de Master 2 en Droit social, j’ai effectué 6 ans de collaboration en tant qu’avocate spécialisée en Droit social. Ce n’est qu’en 2007 où je suis entrée chez L’Oréal à la Direction juridique des Relations humaines. Après 3 années d’exercice en tant que Juriste Droit social, j’ai évolué au poste de Responsable Ressources Humaines (RRH).
Quelles sont vos principales activités aujourd’hui ?
D.M : Mon activité chez L’Oréal s’articule principalement autour des points suivants :
•Définir des Politiques RH en accord avec la stratégie de l’entreprise et accompagner les acteurs de leurs déploiements. •Êtrel’interlocuteurauquotidiendescollaborateursetdesmanagers pour tout sujet relatif aux ressources humaines.
•Gérer les différentes étapes de la vie professionnelle du collaborateur (recrutement, gestion des carrières et mobilités internes, rémunération).
•Animation des relations avec les partenaires sociaux. •Participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des projets transversaux (GPEC, Diversité, Emploi, ...).
Quelles sont, selon vous, les principales qualités pour travailler dans la fonction de RH ?
D.M : Un Responsable des Ressources Humaines est au cœur de la vie sociale de l’entreprise.Il est le moteur du changement, il doit adapter la Gestion des Ressources Humaines à la stratégie mise en place par l’entreprise en développant une véritable stratégie Ressources Humaines. Les entreprises attendent désormais du RRH qu’il ne soit plus simplement un directeur de personnel mais un véritable business- partner.
Outre une parfaite connaissance des métiers de l’entreprise et de l’environnement du droit social, le responsable RH doit faire preuve de capacités d’écoute et de bienveillance, mais aussi de force de conviction et avoir une bonne communication orale comme écrite.
Un responsable RH doit également avoir de bonnes qualités d’anticipation et d’évaluation du risque.
Thibault CAMELLI est diplômé du M2 Fiscalité internationale, Université Paris II (2004), fiscaliste chez Total (2004-2011) et élève à l’Ecole nationale d’administration (ENA).
"En fiscalité, n’hésitez pas à envisager une carrière mobile et dynamique"
Quel parcours vous a amené à devenir fiscaliste ?
Thibault CAMELLI : Pendant mes études à HEC, le droit m’intéressait déjà au point de suivre un cursus parallèle et de choisir la majeure juridique, qui est organisée en partenariat avec le master 2 de fiscalité internationale de l’Université Paris 2. Dès la fin de ma scolarité, j’ai rejoint la direction fiscale du groupe Total.
En quoi consistait votre activité chez Total ?
T.C : J’ai travaillé pendant 7 ans comme fiscaliste international, au sein de la direction financière. Ce travail revêt deux aspects : d’une part, le suivi des filiales par zone géographique ; de l’autre, celui des projets de fusion-acquisition pour lesquels la fiscalité est structurante. J’ai eu la chance de rencontrer des gens de grande qualité, passionnés par leur travail. C’est, je crois, avec le suivi des dossiers et une plus grande responsabilisation, l’une des chances du travail en entreprise.
Quelles sont, selon vous, les principales qualités que doit avoir un bon fiscaliste ?
T.C : Vous voulez me faire citer Buffalo Bill ? Dans les cours que j’enseigne
aux étudiants,j’insiste sur le caractère transversal de la fiscalité : elle
crée un pont entre les principales matières financières, ce qui lui
confère son caractère stratégique. Mais un bon fiscaliste n’est pas
juste un technicien habile, créatif et ouvert : c’est aussi et surtout un
professionnel doté d’un important sens éthique.
Pourquoi avoir décidé de changer d’activité ?
T.C : Pour votre génération plus encore que la mienne, la nécessité d’envisager une carrière mobile et dynamique est une évidence. C’est aussi une grande richesse. Il ne faut jamais avoir peur de sortir de sa zone de confort, se remettre en cause et se demander où vos compétences et convictions seront utiles. Et où vous serez le plus heureux. Je vous le souhaite vivement.
Rémy OPRYSZKO est diplômé du Master 2 Droit notarial de Université Paris II (2012) et Notaire stagiaire au sein de l'étude Regnier&Associés à Paris.
"Un notaire doit savoir faire preuve de diplomatie et d’un certain esprit de consensus"
Quel a été votre parcours ?
Rémy OPRYSZKO : Après avoir fait mes deux premières années de droit à Douai, j’ai décidé d’aller à faire une licence de droit privé à Lille. Le droit privé m’intéressant dans sa globalité, sans que je puisse identifier une matière de prédilection. J’ai alors décidé de faire un master 1 en Droit notarial à Paris II. La plupart des matières m’ont beaucoup intéressées, et m’ont convaincus de continuer cette spécialité puis de me diriger vers cette profession.
Quels sont vos principales activités aujourd’hui ?
R.O : Le métier de notaire est un métier séculaire. Son avantage est d’être, à la différence de la majorité des professions juridiques, transversal. C’est ce qui fait aussi toute sa complexité. On attend en effet d’un notaire qu’il puisse répondre indifféremment à des questions allant du droit rural, à la propriété intellectuelle (dans le cadre d’une succession par exemple). C’est avant tout ce qui m’a attiré dans cette profession.
Au quotidien, en tant que jeune actif au sein du notariat, ma mission est principalement d’assister les notaires dans la rédaction des actes. Ce travail a pour objet principal la sécurisation juridique de l’opération envisagée par les clients, quelle qu’elle soit.
Qu’est-ce qui, selon vous, est le plus attendu chez un jeune notaire ?
R.O : La profession implique des capacités d’analyse importantes, ainsi
qu’une solide connaissance du ou des domaine(s) du droit dans lequel
ou lesquels le notaire intervient. En tant que conseiller juridique, un
notaire doit en effet être capable de transcrire juridiquement les souhaits
de ses clients. Il doit à cet effet être pourvu de bonnes capacités
rédactionnelles. Humainement, le notaire est amené à conseiller ses
clients dans des étapes cruciales. Il doit donc savoir faire preuve de
diplomatie, et d’un certain esprit de consensus.
Propos receuillis par Marine Moati et Alix de Montchenu