Une expérience à valoriser auprès des recruteurs
L’international reste de l’avis unanime un véritable tremplin pour booster sa carrière. Les recruteurs sont de plus en plus attirés par les profils internationaux : « En plus des atouts linguistiques apportés, une expérience à l’étranger peut démontrer l’ouverture d’esprit et la capacité d’adaptation d’un profil, nous explique Reine Kouvinga chargée de recrutement chez Shilton Sharpe Quarry, le candidat a su sortir de sa zone de confort et s’adapter au pays dans lequel il se trouve. Avec la mondialisation les compétences linguistiques sont banalisée, c’est pour cela qu’une expérience à l’international est devenue presque indispensable ».
Pour sa part, Bénédicte Wautelet, ancienne avocate désormais directrice juridique du groupe Figaro, souligne que les juristes sont bien souvent cantonnés au territoire nationale du fait de leurs études. Pourtant une expérience dans un pays anglophone, en plus d’être bien perçue sur un CV, ouvre les portes de la mobilité internationale parfois fermées au juriste sédentaire.
Un V.I.E., un LL.M. ou une expatriation ?
Partir oui, mais encore faut-il savoir dans quel cadre. Adrien Perrot, avocat associé, diplômé et impatient de rentrer dans la vie active s’est tourné vers les cabinets français offrant des V.I.E. dans leurs bureaux étranger. Il est ainsi parti rejoindre l’équipe de 20 collaborateurs de Gide Loyrette Nouel à Shanghai à laquelle il s’est rapidement intégré.
De son coté, Grégoire Miot nous raconte comment il est parti au Mexique sur “un coup de tête” sans parler espagnol. Rapidement il a intégré Goodrich Riquelme & Asociados en tant que collaborateur : «C’était très intéressant de travailler avec des collaborateurs d’une autre culture et avoir un collaborateur expatrié est aussi un atout pour le cabinet. J’ai pu apporter une vision différente avec plus de méthodologie et de réflexion au groupe».
Concernant les LL.M., Elise Moron ancienne du King’s College London précise que cette expérience apporte énormément aussi bien professionnellement qu’humainement : «Humainement car on rencontre un grand nombre de cultures différentes, l’atmosphère étant très cosmopolite. On découvre aussi un nouveau système judiciaire et une culture juridique presque inconnue! Le fonctionnement des cours diverge aussi fortement de nos habitudes universitaires. Avant chaque cours les étudiants connaissent déjà le sujet et le contenu du cours à venir. Le cours a lieu seulement pour que les étudiants posent des questions sur ce qu’ils n’ont pas compris.
La proximité avec les professeurs m’a aussi surprise, ils sont très accessibles et proches de leurs élèves. Je suis même allée boire un verre avec un de mes professeurs pour parler de son cours !».
Mais les LL.M. sont aussi réelle opportunité de se créer un réseau international qui peut s’avérer être une véritable mine d’or pour son futur projet professionnel souligne Rania Soppelsa de l’Ecole Internationale de Droit Sorbonne-Assas à Singapour. Surtout si c’est un diplôme sélectif, surtout en Angleterre et aux États-Unis, et reconnu sur un CV. Une expérience à l’étranger doit cependant être cohérente avec son projet professionel.
Mais l’un est-il préférable à l’autre, vaut-il mieux partir faire un LL.M. ou un V.I.E. ? D’après Reine Kouvinga, il n’y pas d’expérience privilégiée : «l’important est de faire une expérience à l’international, et la façon dont le candidat parle et vend cette expérience. Dans son ensemble, un séjour à l’étranger démontre qu’un candidat a de l’ambition et est une personne autonome qui sait s’adapter».
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