L’édition 2018 du Décideurs 100 montre une légère diminution de leur niveau de productivité. Un paramètre qu’il faut interpréter au regard du contexte économique dans lequel ils évoluent. L’année 2016 avait été marquée par un phénomène de forte reprise des deals ayant accru considérablement les besoins en prestations juridiques. Les cabinets avaient alors recruté à tout va dans l’objectif de répondre aux besoins exponentiels de leurs clients multipliant les opérations de croissance. Appliquant le principe largement répandu selon lequel les restructurations doivent être faites en période de bonne santé financière, ils entament depuis 2017 une démarche de repositionnement.
Les 100 meilleurs cabinets resserent leurs rangs
Les 100 meilleurs cabinets resserrent leurs rangs : ils diminuent leurs effectifs en éliminant les avocats les moins productifs, tous statuts confondus. Cette démarche, qui a débuté par le haut de la pyramide, entraîne une baisse du chiffre d’affaires et du revenu par avocat. Cependant, sa pertinence est confirmée par un premier indice : les gains par associé sont en hausse de 3,24 %. Les autres critères de performance suivront bientôt. Une stratégie qui laisse augurer un avenir lumineux pour le barreau d’affaires.
Méthodologie
Présentation générale
Comme chaque année, Décideurs Magazine publie son étude sur les meilleurs cabinets d’avocats d’affaires en France. Elle s’accompagne du classement Décideurs 100 qui offre aux acteurs et observateurs du marché du droit une cartographie aussi précise et exhaustive que possible. L’objectif premier est de dresser un état des lieux du secteur des avocats d’affaires, toutes tailles et spécialités confondues.
Les informations recueillies
L’étude de marché s’appuie essentiellement sur les réponses à des questionnaires envoyés aux cabinets d’avocats au cours du premier semestre 2018 ou sur des informations publiques. Les données ainsi collectées ont été systématiquement recoupées et vérifiées par la rédaction. De nombreux cabinets ont également été consultés par téléphone ou courrier électronique. Certains cabinets nous donnent accès à leurs comptes audités en gage de probité ; ils sont mentionnés par « c » dans le Décideurs 100.
Les estimations
Certains cabinets refusent toutefois de communiquer leur chiffre d’affaires. Il s’agit bien souvent de bureaux parisiens de firmes internationales qui ne souhaitent pas divulguer leur chiffre d’affaires pour la France. Lorsque cette donnée est manquante, plusieurs facteurs nous permettent de réaliser une évaluation : données rendues publiques par le passé, résultats et évolutions de cabinets à la pratique comparable sur un marché homogène, résultats internationaux des firmes, ainsi que d’autres critères
spécifiques à chaque situation.
La période couverte
L’ensemble des chiffres publiés (chiffres d’affaires et effectifs) concernent l’exercice financier 2017complet des cabinets consultés. D’ordinaire, la date est donc arrêtée au 31 décembre 2017. Cependant, les firmes d’origine anglo-saxonne clôturent leur exercice à la fin du premier trimestre de l’année suivante. Les données publiées peuvent donc, dans ce cas, incorporer les performances allant de mai 2017 à avril 2018.
Élaboration des différents classements
Le Décideurs 100
Synthétique, le Décideurs 100 établit le classement des cent cabinets les plus productifs parmi ceux comptant au moins vingt avocats.
Les classements analytiques
Outre le Décideurs 100, l’étude publie plusieurs classements aux critères de comparaison plus classiques : le chiffre d’affaires global du cabinet, la productivité par associé et par avocat et, enfin, les effectifs.
Les indicateurs : ce qu’ils couvrent et comment nous les calculons
Chiffre d’affaires (CA) : Les chiffres d’affaires publiés sont ceux du dernier exercice financier clos pour chaque cabinet. Pour les cabinets ayant des bureaux à l’étranger ou les bureaux membres d’une firme internationale, le chiffre publié concerne uniquement l’activité en France, sauf si l’antenne étrangère est directement rattachée à Paris. Dans ce cas, une note de bas de page en fait mention.
Productifs et effectifs :
On entend par « productif », l’associé, le collaborateur, of counsel ou counsel, exerçant une fonction juridique au sein d’un cabinet et dont la facturation est prise en compte dans le chiffre d’affaires de la firme. Les chiffres publiés (nombre total de productifs et d’associés) sont ceux arrêtés à la fin de l’exercice financier.
Productivité (chiffre d’affaires par collaborateur et chiffre d’affaires par associé) :
Avec le conseil de plusieurs directeurs juridiques et financiers, il est apparu que l’effectif était loin d’être un critère déterminant. S’il est intéressant notamment lorsqu’un travail mobilise de vastes équipes, il se révèle insuffisant pour apprécier la qualité d’un cabinet. Bien plus parlant, le critère de la productivité est, outre un outil de management pour les avocats, un indice de qualité pour les directeurs juridiques et financiers. Le calcul de la productivité est effectué en divisant le chiffre d’affaires de la firme par la moyenne des productifs ou d’associés présents aux premier et second semestres de l’exercice financier. Cette méthode, qui prend en compte les variations d’effectifs au cours d’une année, permet un calcul plus précis de la productivité réelle des avocats du cabinet. Elle explique également que la division des chiffres (CA et effectif) que nous publions puisse aboutir à un chiffre différent pour la productivité, l’effectif publié étant celui présent à la date de clôture de l’exercice financier et non la moyenne de l’année.