Qu’est ce que la conférence du stage ? Concours d’éloquence et de rhétorique judiciaire né sous l’Ancien régime, la conférence du stage a pour but de reconstruire un procès ayant donné lieu à des décisions des Hautes juridictions françaises ou européennes.
Sous l’Ancien régime, les conférences étaient le nom donné pour les réunions professionnelles des avocats. Ce sont plus précisément, les conférences d’études qui ont donné naissance à l’actuelle Conférence du stage. Les jeunes avocats y débattaient l’ensemble des questions du droit, sous forme de procès simulés, leur permettant de se former à l’art de la plaidoirie et d’étudier des dossiers réels. C’est parce que la conférence s’adresse aux jeunes avocats et que le début de leur exercice professionnel s’appelle « le stage », qu’elle est devenu naturellement la « Conférence du stage ».
A l’issu du concours, les 12 lauréats, appelés secrétaires se partagent durant l’année qui suit les 100 dossiers criminels susceptibles d’être traités aux assises.
Cette attribution d’office a provoqué cette année, la grogne des autres avocats pénalistes. Ces derniers jugent ce privilège illégitime et discrétionnaire.
Cette révolte des pénalistes n’est cependant pas inédite. En 2005, sur son blog maître Eolas expliquait déjà que « régulièrement des confrère grognent contre ce qu’ils présentent comme une coterie de privilèges, chouchoutés par le Bâtonnier et trop coûteux pour le Barreau, ou une survivance obsolète d’un autre temps ».
Cette année, ils ajoutent plus précisément à ces critiques, celle d’un concours récompensant l’éloquence et non la connaissance du droit.
Le 22 janvier dernier, le bâtonnier du barreau de Paris, Pierre-Olivier Sur, défendait la conférence du stage, en rappelant que « les conditions de ce concours sont égalitaires. Il permet d’évaluer la capacité de conviction devant une cour d’assise, d’autant plus essentielle que ces procès sont fondés sur l’oralité. Cela peut être aussi pour certains un formidable ascenseur social ». Cette justification s’accompagne de celle d’Alexandre Vermynck, premier secrétaire de la conférence 2013, « sur cette centaine de dossiers attribués, moins de la moitié ira effectivement aux assises ».
Par Capucine Coquand, responsable presse pour Carrières-Juridiques.com