Une question qui inquiète l’ENM
L’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) a tenu un colloque les 31 mai et 1er juin 2012 à l’occasion duquel la question du sexe des juges a été soulevée. Néanmoins, ces débats n’ont pas été très instructifs et on peut douter de leur utilité. En 1981, la majorité des juges étaient des hommes, pour autant on n’a pas tenu un débat à l’époque pour discuter de la question de la masculinisation de la profession ! D’ailleurs, c’est en 1981 que la première femme a accédé à la profession de procureur général de la République. On est bien loin de la quatrième République où les femmes n’étaient pas autorisées à accéder à la magistrature. On peut donc se féliciter du grand pas accompli et qui permet aujourd’hui de constater que la parité est respectée dans le domaine du droit. Et même au-delà puisque la tendance s’est inversée avec une majorité de femmes.
Les chiffres par métier
Greffier : 84,4%
Greffier en chef : 71,1%
Juge : 58,8% en 2010 : juge des enfants (76%), juge d’instance (74%), juge d’application des peines (70%), juge d’instruction (55%).
Juge administratif : 38%
Avocat : 53%. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter depuis les années 1970 où l’on ne comptait qu’environ 9% d’avocate. La première avocate française a accédé à la profession en 1900, il s’agit de Maître Jeanne Chauvin (voir sa biographie). La première femme bâtonnier n’est apparue qu’en 1997.
Ecole de formation du barreau : 70%.
Notaire : 82,5%
Conseil d’Etat : 25,7%. C’est ce chiffre notamment qui permet de comprendre que le chemin est encore long pour les postes qui concernent la hiérarchie.
L’exception de la hiérarchie
La responsabilité des juridictions incombe majoritairement aux hommes (83,4%). Par conséquent, la féminisation des métiers du droit s’estompe devant les fourches caudines de la hiérarchie. C’est le cas par exemple des postes au Sénat. Ceci peut s’expliquer par le fait que les hommes sont davantage intéressés par des postes hiérarchiques, avec le salaire en conséquence, alors que les femmes préfèrent choisir un métier par passion, au détriment des avantages pécuniaires.
On peut néanmoins imaginer, à l’instar de l’évolution que les autres métiers du droit ont connue, que la tendance s’inversera d’ici les décennies à venir, et que les postes dans la hiérarchie seront occupés par une majorité de femme.
Sources