Antoine Reillier. Je suis allé au Luxembourg dans le cadre de mon PPI à l'EFB. Comme j'avais envie de partir à l'étranger et de continuer à faire du contentieux (ma spécialité), le choix d'un stage en cabinet à l'étranger s'est vite imposé. Quant au choix du pays, je dois avouer que le Luxembourg n'était pas mon premier choix. Ayant étudié le droit anglais, je me voyais bien dans un grand cabinet à Londres ou aux Etats-Unis. La réalité étant ce qu'elle est, je me suis rendu compte que ça n'allait pas être si facile. J'ai donc candidaté dans des pays francophones (Canada, Belgique et Luxembourg) au cas où. Assez rapidement, j'ai eu deux réponses de cabinets luxembourgeois et deux semaines après, me voici parti au Luxembourg pour mes entretiens. Ceux-ci s'étant très bien passés, de leur côté comme du mien, ils m'ont fait une offre difficilement refusable et j'en ai accepté une. Aujourd'hui, je ne regrette vraiment pas ce choix.
A.R. C'est un mélange improbable entre une petite ville de province et les Champs-Élysées. J'ai vécu dans une maison à la campagne à une minute en bus de la gare et 5 minutes du centre-ville. Respirer de l'air non pollué le matin avant d'aller travailler, c'est révolutionnaire. Rien que pour cela, le contraste avec Paris a été saisissant. Par contre, dans le centre-ville, le pur citadin n'est pas en reste. Bien que le Luxembourg soit une petite ville, il y a beaucoup de jeunes actifs qui sortent et il y a tout ce qu'il faut en termes de cinémas, shopping, restaurants, bars et clubs. Comme la ville est très cosmopolite et les gens charmants, on rencontre très rapidement du monde. Culturellement, si les musées et les expositions n'ont rien à voir avec celles des grandes villes européennes, l'offre musicale est par contre assez impressionnante. Tous les artistes en tournée européenne passent au Luxembourg, certes pour des raisons fiscales, ce qui permet de les voir dans des salles à taille humaine.
A.R. Des horaires fixes, des responsabilités, des supérieurs très respectueux de ton travail et qui ont à cœur que tu restes chez eux. J'ai été plus considéré comme un junior qu'un stagiaire et cela était très agréable. Autre point assez nouveau pour moi : les horaires ! Je finissais le travail à 18h ce qui me laissait le temps de faire ce que je voulais comme activité après le travail. Quant aux dossiers, j'ai eu la chance d'être dans un cabinet très axé sur le contentieux, j'étais ravi ! Si l'activité juridique au Luxembourg porte surtout sur le fiscal, le banking et les fonds, il ne faut pas oublier le reste. Dans mon cabinet, il y avait même un département droit social et un département IP/IT !
Le Luxembourg offre aussi la chance de travailler en anglais, et/ou en allemand pour ceux qui le parlent. Même si le français reste la langue parlée dans le travail, 90% de ce que j'ai rédigé l'était en anglais.
J'ai peut-être eu beaucoup de chance mais la grande majorité des gens que j'ai rencontré s'accordaient à dire qu'ils avaient au Luxembourg un confort dans leur travail et dans leur vie qu'ils ne pourraient avoir ailleurs.A.R. Le Luxembourg est, avec Bruxelles, le cœur de l'Europe. Que ce soit dans le travail ou dans la vie privée, on y côtoie des gens de toutes nationalités. Il y a un côté ERASMUS pour jeunes actifs qui m'a plu et qui, je pense, m'a beaucoup apporté en termes de relations humaines. Mes collègues et les clients étaient allemands, portugais, belges ou français. Cela force à s’adapter et permet de découvrir d’autres cultures.
A.R. En ce qui me concerne, non. Mais il arrive que certaines personnes ne se plaisent pas au Luxembourg. La raison souvent invoquée est la taille de ville. Il est vrai que l’on croise souvent les mêmes personnes lorsqu’on sort. Cela dérange certains, d’autant plus lorsque cette autre personne est ton patron ou le collègue que tu n’avais pas forcément envie de voir. En ce qui me concerne, pour une période de 6 mois, cela m’a justement permis de rencontrer beaucoup de monde.