Il y a au sein de notre cabinet un esprit entrepreneurial, familial même, expose Céline Bey, associée de Gowling WLG et spécialiste de la propriété intellectuelle. C’est la raison pour laquelle les ressources humaines sont au cœur de la stratégie du groupe. Un mauvais choix rejaillit sur toute l’équipe tandis qu’un bon choix profite à tout le monde. » Le bureau parisien du cabinet d’affaires international réunit déjà une quarantaine de professionnels et poursuit sa démarche de croissance externe.
Chaque semestre, ce sont entre 30 et 40 candidatures par offre qui sont reçues, principalement pour des postes au sein des pôles dédiés au droit social, corporate, public des affaires et IP. Quelles candidatures se démarquent?
DES PROFILS ATYPIQUES
Pour Gaëlle Le Breton, counsel en droit social au sein du bureau de Paris qui forme avec Céline Bey le duo d’avocates impliqué dans les RH, « les meilleurs profils sont parfois les plus atypiques. Certains stagiaires n’ont pas de formation approfondie en droit social mais éprouvent un grand intérêt pour la matière et montrent beaucoup d’implication ». Céline Bey le confirme, il n’y a aucun profil modèle : personnalité et motivation sont les facteurs qui président à la sélection des candidats. L’associée affirme « ne pas rechercher des petites mains » mais des stagiaires désireux d’apprendre et de s’engager: « Si sa motivation et ses capacités le permettent, l’étudiant entre complètement dans la vie des dossiers. » Certains participent à la rédaction d’éléments de plaidoirie et d’assignation, il arrive même que les élèves-avocats plaident les dossiers de procédure.
Dès lors, les stagiaires font partie intégrante des équipes. Un mail communiquant leur arrivée est envoyé à l’ensemble des membres du cabinet avant même leur arrivée « afin de les présenter à tout le monde », explique Alexandra Moulinneuf, la responsable marketing, communication & business development du bureau de Paris. Tout est fait pour favoriser leur intégration et leur formation. Chaque stagiaire partage le bureau d’un collaborateur, ce qui lui permet d’observer ses méthodes de travail et d’être associé aux dossiers en cours. Un stagiaire de droit social par exemple partagera le bureau d’un collaborateur senior en corporate, ce qui lui permettra de compléter sa formation.
Pour l’avocate, le stage est la voie royale pour commencer une carrière au cabinet. Au cours des dernières années, douze stagiaires ont signé avec le cabinet des contrats de collaboration. Et lorsque cela n’est pas le cas, tout est mis en œuvre « afin que les stagiaires repartent de chez nous avec une solide formation leur permettant de devenir avocat. »
AUCUNE CULTURE DU PRÉSENTÉISME
Historiquement, la croissance du cabinet repose sur la valorisation des talents et leur accompagnement tout au long de leur carrière. De nombreux collaborateurs sont arrivés en tant que stagiaires. Gaëlle Le Breton, qui a rejoint l’équipe il y a huit ans, se dit pleinement épanouie : « Le fait que les stagiaires souhaitent revenir ou postulent pour une collaboration est la meilleure des récompenses pour nous. » Selon elle, « cela n’est pas dû au hasard mais à un effort conscient et collectif. Nous faisons un vrai travail de préservation des qualités humaines, ajoute-elle. Créer un environnement professionnel agréable où nous prenons tous du plaisir à travailler ensemble est central ». Au Royaume-Uni comme au Canada, Gowling WLG apparaît chaque année depuis plus de quinze ans au sein du classement Great Place to Work. « Cette philosophie est instillée dans tous les bureaux, y compris à Paris », explique Céline Bey. Divers événements de team building sont régulièrement organisés dont les mornings de Gowling. Gaëlle Le Breton a participé à la création de ces réunions informelles entre collaborateurs durant lesquelles ils peuvent échanger sur divers sujets comme leurs missions, ou leur comptabilité par exemple. L’organisation du travail vise, elle aussi, à assurer le bienêtre des équipes. Au sein de chaque département, des réunions mensuelles ou hebdomadaires permettent de faire le point sur les dossiers en cours et la charge de travail attribuée aux équipes. « Personne ne doit se sentir sous l’eau et seul face au stress généré par certains dossiers », commente l’avocate de droit social. Céline Bey voit l’avocature comme un métier de services qui nécessite de se rendre disponible à chaque moment : « Il y a certes beaucoup de travail, estime-elle, mais nous tentons d’être souples dans notre organisation. » Grâce aux divers outils technologiques permettant un accès total et sécurisé aux données, les avocats du cabinet travaillent parfois à distance, afin d’allier au mieux vie privée et professionnelle. « Il n’y a pas, chez nous, de culture du présentéisme. Nous travaillons ensemble dans des relations de confiance », insiste Céline Bey.
Les trois chargées du recrutement disent toutes réaliser combien les premières années de stage et de collaboration sont déterminantes dans la vie d’un jeune professionnel. « L’expérience peut être traumatisante, elle peut conduire certains à perdre confiance, voire à changer de profession, conclut Gaëlle Le Breton. Nous exerçons un métier parfois difficile et pouvons faire face à beaucoup d’agressivité de la part du monde extérieur. Il est primordial que le lieu de travail soit serein. » Une façon d’insister sur le fait que l’organisation des conditions d’exercice d’une profession libérale en pleine mutation a besoin de structures modernes pour évoluer.