Vous dites que le travail et l’engagement sont deux choses différentes. Expliquez-nous ?
Gilles August. Dès le premier jour de ma vie active, le 1er avril 1983, j’ai compris que tous les efforts que j’avais fournis jusque-là n’étaient rien face à la réalité du travail. Ce jour-là, on m’a posé une colle. Je n’avais aucune opinion sur la question et je ne savais pas où trouver la réponse. En fait, je n’en pensais rien. Je me suis aperçu qu’il y a un fossé entre les études et le monde du travail. Le travail est une forte source de satisfaction et crée même parfois une sorte d’aliénation. Il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas dormir pendant 72 heures. C’est dur mais très gratifiant. Mais si un créateur d’une entreprise travaille beaucoup, c’est son engagement qui va faire la différence. C’est cette notion d’engagement qui nous caractérise avant tout. L’ensemble des associés d’August & Debouzy sont engagés dans un projet collectif avec une vision partagée. C’est aussi cet engagement qui fait que nous n’avons pas peur d’avancer, d’essayer de nouvelles choses, de lancer des concepts innovants. Le terme d’audace que nous avons revendiqué et revendiquons encore est à l’image de cet engagement. Quand on veut quelque chose, il faut commencer par essayer. Ensuite, on ajuste, on règle, on corrige… mais si on n’essaye pas, il ne se passe rien. C’est parce que Christophe Colomb a été le premier à tenter de rejoindre l’Inde par la mer qu’il a découvert l’Amérique.
Il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas dormir pendant 72 heures.
Vous citez aussi le slogan : « Tous les gagnants ont tenté leur chance ». Une autre devise d’August & Debouzy ?
G. A. Oui, cela signifie que lorsqu’on veut quelque chose, il faut commencer par essayer. Ce n’est pas par hasard si au cabinet nous mettons un mot en avant : l’audace. La chance sourit aux audacieux !
La réussite d’August & Debouzy a-t-elle aussi sa part de chance ?
Emmanuelle Barbara. La chance constitue une portion de la réussite. Rien ne tient au hasard mais nous avons forcément eu de la chance dans l’exécution de notre entreprise. Avec la même logique que Napoléon, « on s’engage et on voit », nous avons lié deux concepts : la réflexion et l’adaptation. Mais dans tous les cas, il n’y a pas de succès sans échec puisque même si tous les risques sont calculés, nous ne maîtrisons jamais entièrement notre environnement.
Propos recueillis par Pascale D’Amore
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