Comment y accéder ?
Il faut impérativement justifier d'un certain niveau d'anglais (variable selon l'université et la matière étudiée). Il faut donc passer des examens de langue: IELTS, Toefl, Toeic ou PTE. Les institutions académiques et centres de langue proposent aux étudiants de passer ces tests, aujourd’hui indispensables pour partir étudier à l’étranger.
Le système anglo-saxon s’intéresse particulièrement à l’équilibre de vie des candidats. Un élève qui aurait effectué son stage de troisième dans un cabinet d’avocat ou fait du volontariat auprès d’une ONG de défense de droits de l’Homme pourra retenir l’attention du responsable d’admission. En bref, les universités Britanniques veulent un individu “well-rounded”, c’est à dire équilibré.
Une fois dossier et lettre de motivation envoyés, les élèves commencent à recevoir soit des “offres inconditionnelles”, qui se passent d’explications… soit des “offres conditionnelles” : l’université accepte le candidat à condition qu’il obtienne certaines notes.
Il est aussi possible pour les élèves d’entreprendre des études dans un tout autre domaine et de rejoindre le domaine juridique par la suite en faisant une année condensée de droit, le GDL (Graduate Diploma in Law) qui permettra de rattraper le retard accumulé par l’étudiant.
En tant qu'Erasmus
Les universités Britanniques ont de nombreux partenariats avec leurs homologues Européens. Les étudiants français peuvent donc au cours de la troisième année de licence en droit ou du Master 1, selon leur université, partir étudier le Droit au Royaume-Uni pour un semestre ou une année universitaire. Cela dépend évidemment des universités, des notes obtenues au cours de ces années universitaires et des résultats aux tests de langue: une sélection plutôt vigoureuse.
Anne Salles, responsable des échange pour le cursus LEA au ministère de l’Enseignement supérieure (langues étrangères appliquées) explique « Nous ne pouvons pas faire partir quelqu'un dont le comportement risquerait de mettre en péril nos relations avec l'université partenaire »[1]. Les élèves sont donc sélectionnés sur dossier. La sélection est d’autant plus exigeante, que les étudiants sont très nombreux à vouloir partir en échange, et notamment dans des pays anglosaxons. Il y a d’ailleurs plus de candidat que de place disponibles. Notons par ailleurs que 41 % des étudiants profitant du cursus Erasmus sont issus des filières droit, sciences sociales et commerce.Au niveau Mastère post-graduate, le fameux LL.M.
Il faut savoir qu'au Royaume-Uni les Mastères (ou LL.M.) durent une année complète (de septembre à septembre). Il est néanmoins possible de le faire à temps partiel, sur une durée de 2 ans, ou même à distance. Il existe aussi la possibilité de faire un joint degree (double diplôme) avec notamment un MBA. Mais toutes les universités n'offrent pas cette possibilité, c’est le cas pour les prestigieuses universités de Cambridge et d'Oxford. Les universités Britanniques proposent de nombreux LL.M. dans différents sujets d’expertise. Il est ainsi possible de se spécialiser de cette façon. Pour y accéder, il faut avoir obtenu certaines notes au cours de la licence.
Le système de notation au Royaume Uni
Au niveau universitaire, le système de notation en Grande Bretagne s'effectue en pourcentage. Les notes sont réparties en cinq classifications.
- le 1st, qui signifie avoir obtenu 70% et au-dessus (14/20 et plus)
- 2:1, pour les moyennes entre 60 et 70% (entre 12/20 et 14/20)
- 2:2, entre 50 et 60% (entre 10/20 et 12/20)
- 3rd, entre 40 et 50% (entre 8/20 et 10/20)
- FAIL pour les notes en dessous de 40%. (8/20)
Vous l’aurez sans doute compris, la moyenne au Royaume Uni ne s’élève qu’à 40% soit 8/20, là ou le système française réclame généralement une moyenne de 10/20. Cependant, pour étudier le Droit au niveau Mastère (ou LL.M.), les universités demandent à leurs élèves souvent un minimum de 2:2 et 2:1, selon l’université et le programme. Les universités de Cambridge et d'Oxford exigent de leurs candidats un 1st.
Peu d’élèves Britanniques entreprennent des Mastères. La cause ? Un coût élevé. Contrairement à la licence, le gouvernement ne donne pas de prêts pour les Mastères et les universités ne proposant de bourses qu'aux meilleurs éléments.
Être diplômé d’un LL.M. ne vous qualifie pas pour devenir avocat. Pour exercer, il faut impérativement effectuer, non pas un LL.M., mais une Law Practice Course. Pour les aspirants aux postes de procureurs, il leur faut faire un BPTC (Bar Professional Training Course). Ceux-ci durent une année et permettent au final de rejoindre un cabinet, pour un “training contract”, contrat d’apprentissage, qui dure deux ans. Après obtention de ce dernier, l’élève peut exercer en tant qu’avocat ou procureur.
Anissa Katti
[1] Le Monde "Partir étudier à l'étranger: 10 conseils"