Jean-Marie Algoud n'a jamais aspiré à être avocat. Attiré par la propriété intellectuelle à l'occasion de sa maîtrise en droit privé à Assas, il devient quelques années plus tard conseil en propriété industrielle (CPI). En 2000, après dix années dans les rangs du cabinet Weinstein, et accompagné de deux amis, l'homme décide de fonder sa propre structure : @mark. L'ambition est simple : garder sa personnalité et sa liberté. Du site internet aux locaux du cabinet, les associés se veulent différents et en phase avec leurs clients.
« Devenir avocat n'était pas un fantasme »
Dès 2004 plusieurs tentatives de réforme ont été avancées pour une « interprofessionnalité » d'exercice entre avocats et CPI. Le projet du gouvernement visait alors à améliorer l'offre de services en matière de propriété industrielle. Comment ? En rééquilibrant la balance en faveur des CPI, dans l'incapacité de représenter leurs clients en justice. C'est deux ans plus tard, que les fondateurs de @mark associés décident de faire valoir leurs années d'expérience en tant que CPI pour bénéficier de la passerelle (1). Et pourtant, pour Jean-Marie Algoud, « devenir avocat n'était pas un fantasme ». Il veut simplement sortir de la case CPI. Une démarche qui fera d'ailleurs perdre aux associés plusieurs partenariats avec des cabinets d'avocats apporteurs d'affaires, qui les voient comme de nouveaux concurrents potentiels.
Etre avocat ne s'improvise pas
Les formalités faites, @mark devient un cabinet d'avocat. En ayant accès au contentieux, les nouveaux avocats élargissent leur champ d'action, s'interdisant seulement de créer les noms ou logos de leurs clients, terrain des agences spécialisées. La nouvelle structure peut donc désormais traiter la marque de « B à Z ». Car outre un hypothétique contentieux, les avocats doivent effectuer des recherches d'antériorité, élaborer une stratégie de protection et s'assurer de la protection des droits et intérêts de leurs clients à l'aide d'une surveillance permanente. Mais les trois fondateurs en sont bien conscients : être avocat ne s'improvise pas. Ils se gardent d'ailleurs de traiter directement les litiges judiciaires de leurs clients. Pourraient-ils le faire sans avoir eu une réelle formation à la profession d'avocat ? Si le doute est permis il est vite dissipé. Car les fondateurs ont rapidement intégré une avocate dans leurs rangs pour gérer la partie contentieuse. Ils se sont finalement associés à un avocat, Charles-Antoine Joly, en 2015. La passerelle n'a donc pas révolutionné l'activité de Jean-Marie Algoud, ni le rapport qu'il entretient avec ses clients. Elle lui permet simplement de bénéficier du titre d'avocat à l'occasion de certaines négociations, tout en restant fidèle à ses premiers amours.
Une passerelle toujours d'actualité
Deux juristes du cabinet ont décidé de suivre le même chemin que les fondateurs et font actuellement les démarches afin de bénéficier de la passerelle pour devenir avocats à leur tour. La procédure est aujourd'hui complétée d'un examen de déontologie. Le passage devant un jury est organisé au moins une fois par an au sein de chaque centre régional de formation professionnelle des avocats (CRFPA). Son obtention est une condition préalable indispensable à la prestation de serment.
Un pari réussi !
Vingt-cinq ans d'expérience pour les trois associés fondateurs, quinze pour l'associé en charge du contentieux... la réputation de l'équipe de Jean-Marie Algoud n'est plus à faire. Une base solide pour une expertise complète en matière de P.I., avec des conseils « sur-mesure », adaptés à chaque client, rendu possible grâce aux compétences et qualités personnelles de quatre associés. Les anciens CPI ont réussi leur pari !
Valérie Cromer
Crédit Photo : @mark