La licence est le premier pas dans l’enseignement supérieur des jeunes bacheliers. Elle est souvent synonyme de festivités, nécessaires à l’épanouissement et à la construction individuelles, mais son objectif premier demeure l’acquisition des grandes bases du droit : institutions juridictionnelles, droit constitutionnel, droit des obligations, libertés, etc. A la fin de celle-ci, vous devez non seulement maitriser ces fondamentaux, mais aussi et surtout préciser vos objectifs professionnels, car l’orientation finale démarre dès l’entrée en M1. Celui-ci n’étant pas sélectif, le piège serait d’y aller sans conviction en repoussant encore et toujours le moment du choix d’un avenir professionnel.
Les responsables de M2 seront ceux qui, in fine, décideront de votre admission ou non dans leur master. A cet égard, ils seront attentifs à différents éléments, notamment vos notes. La plupart des étudiants en droit obtient sa licence en oscillant aux alentours de 10 ou 11 de moyenne, avec plus ou moins de passages aux rattrapages. Un dossier considéré comme « bon » démarre à 12/20, synonyme de mention AB, sans redoublement ou passage en seconde session. Cependant, seule une partie des étudiants admis en M2, même les plus « réputés », entre dans cette catégorie. Pour les autres, plusieurs choses seront à travailler, notamment durant la licence, pour se préparer au mieux à l’orientation de M2.
- La progression des notes sur les trois années de licence, complétée par une mention en M1 ;
- Les expériences professionnelles estivales, les stages de découverte du droit auprès d’un professionnel (avocat, notaire, huissier, etc.) ;
- Les engagements sportifs ou associatifs, la participation à un concours de plaidoirie ;
- L’apprentissage d’un anglais solide et éventuellement d’une autre langue. Ce point est particulièrement important. Actuellement, la majorité des offres d’emploi sur Carrières-Juridiques posent l’anglais « courant » comme un critère de sélection. Autant dire qu’aucune hésitation n’est permise dans l’apprentissage de cette langue !
Si vous faites partie de la majorité d’étudiants moyens, ces points vous permettront de vous démarquer de la masse, mais seront également indispensables à votre réussite professionnelle. En outre, une attitude volontariste et une personnalité affirmée sont des atouts que tous les étudiants n’ont pas, mais qui séduisent un recruteur universitaire ou professionnel.
- En savoir plus : les licences en droit
Le M1 est donc extrêmement important, c’est à la fois une année de début d’orientation et la dernière sur laquelle le responsable de M2 pourra juger votre niveau. Si vous avez été moyen en Licence, saisissez l’opportunité du M1 pour redorer votre cursus. Si vous avez été mauvais en anglais, travaillez-le et passez une certification. Quelles que soient vos hésitations pour votre avenir, un M1 réussi ne vous sera que bénéfique.
- En savoir plus : le guide des M1
D’autres aspects du diplôme devront attirer votre attention, concernant la structuration de l’année. Le stage est-il facultatif ? Combien de temps dure-t-il ? Comment se répartissent les cours sur l’année ? Y’a-t-il des intervenants issus du monde professionnel, en plus des enseignants-chercheurs ? Ces caractéristiques sont des outils pour éliminer les M2 qui ne vous intéressent pas, mais permettent aussi de deviner la qualité du master et l’implication des enseignants dans celui-ci.
Cette sélection faite, vient alors l’étape cruciale de la postulation. De nombreux étudiants ont tendance à s’autocensurer, souvent par manque de confiance en soi. Pourtant, vous devez vous rappeler de votre ambition à ce moment-là : intégrer un bon M2, qui vous plait, et démarrer votre carrière professionnelle. Il ne faut donc pas hésiter à envoyer des candidatures à tous les établissements susceptibles de vous intéresser, sans considérer que « c’est perdu d’avance ». Cependant, votre projet doit être cohérent : évitez de postuler à des masters en droit public, en droit du travail, et en droit international, vous donnerez l’impression d’un étudiant qui ne sait pas ce qu’il veut et qui se laisse porter.
Dans vos candidatures, mettez l’accent sur vos atouts, linguistiques, professionnels, ou autres, et vos expériences antérieures. La rédaction de votre CV et de vos lettres de motivation devra être particulièrement soignée. Votre ambition doit être assumée, de même que votre projet professionnel. Trop d’étudiants hésitent à assumer un bon niveau en langues étrangères ou refusent de reconnaitre leurs propres compétences acquises à l’occasion de stages, ou même de jobs étudiants.
Enfin, si vous avez réussi à passer l’étape du dossier, vous devrez probablement passer un entretien d’admission avec le responsable du M2. Cet entretien a pour but d’évaluer votre personnalité, votre aisance, et votre projet professionnel. Oubliez donc le stress, les hésitations, et la peur : vous n’avez rien à perdre et tout à y gagner !
- En savoir plus : un entretien presque parfait, les conseils pour décrocher un M2
- Passer le CRFPA, chose qui peut se faire dès la fin du M1.
- Poursuivre vos études dans une école de commerce ou un IAE. Les profils juridiques complétés par une telle formation sont de plus en plus appréciés par les recruteurs.
- Faire un LLM (masters of laws), souvent assez cher, mais offrant une ouverture internationale et une plus-value très importante auprès des cabinets et entreprises.
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Passer un concours de la fonction publique. Les profils
des juristes sont en effet très adaptés à la réussite d’un concours de
catégorie A. Vous trouverez toutes les informations sur le site du ministère de la fonction publique
et de la justice.
Les conseils de Carrières-Juridiques :
- Comment réussir le CRFPA : interviews et conseils de deux jeunes avocats
- Un master en droit suffit-il pour réussir sa vie professionnelle ?
- Comment réussir un forum de recrutement juridique ?
Les professionnels vous donnent les clés de la réussite :
- Comment lancer sa carrière d’avocat ? Interview de Me. Diener, avocat au barreau de Paris et associé au Cabinet Darrois-Villey-Maillot-Brochier
- Comment réussir sa carrière d’avocat selon Me. Gordon Krief
- Quelques conseils pour se préparer aux entretiens de recrutement, par EY Société d’avocats
Dilan Adamat