Les autorités turques ont arrêté neufs avocats (membres de l’Association des avocats pour la liberté), qui s’apprêtaient à plaider en faveur de quarante-six de leurs confrères poursuivis pour terrorisme dans l’affaire « KCK 2 ». Leur tort ? Avoir participé à la défense d’Abdullah Öcalan, fondateur du Parti des travailleurs kurdes (PKK) et visage incontournable de la rébellion kurde en Turquie emprisonné depuis 1999.
Une nouvelle atteinte aux droits de la défense, tels que consacrés dans les textes aussi bien internationaux que régionaux ratifiés par la Turquie. Un manque au respect des engagements en matière de droit de l’homme fortement critiqué. « Nous ne pouvons pas accepter qu’un avocat soit arrêté parce qu’il veut plaider » clament à l’unisson le bâtonnier de Paris et sa vice-bâtonnière, « il en va de l’honneur de notre barreau et de la survie du droit »(1). L’Union internationale des avocats (UIA) condamne quant à elle des arrestations « arbitraires » visant de manière récurrente les avocats « systématiquement assimilés à leurs clients ou à la cause défendue par leurs clients » (2). Et que dire de l’annulation sur ordre du procureur de la conférence de presse prévue sur les marches du palais de justice à l’issue de l’audience (3) ?
L’affaire « KCK 2 » reprendra le 28 juin 2016 pour les réquisitions du procureur.
V. C.
(1) http://www.avocatparis.org/ils-ont-ete-arretes-laube
(2) http://www.uianet.org/sites/default/files/UIA_CP_Turquie_Avocats_arr%C3%AAt%C3%A9s_160316_FR.pdf
(3) Selon un communiqué du CNB http://cnb.avocat.fr/Avocats-turcs-arretes-le-CNB-denonce-une-nouvelle-atteinte-portee-aux-regles-du-proces-equitable-et-a-l-independance-de_a2578.html