« Nous pensons que le droit est un moyen qui peut être utilisé contre la cause bourgeoise et donner des droits à ceux qui n’en ont pas », déclare Dominique Tricaud, l’avocat à l’initiative du collectif Avocats Debout, au micro d’Itélé. Le but de la vingtaine de professionnels du droit (avocats, élèves-avocats, juristes, magistrats…) qui se relayent chaque soir depuis le 13 avril est clair : apporter des réponses à « une jeunesse extrêmement précarisée sur le terrain du droit ». Pour l’un des participants, il s’agit de rappeler que « le droit est un combat citoyen », et que « chacun peut s’en saisir ». Un mouvement militant qui revendique son apolitisme : « Sans prendre parti sur le fond du mouvement, une réponse à la précarité juridique dans laquelle se trouvent de nombreux jeunes paraît au cœur des motivations qui nous rassemblent », peut-on lire dans la lettre adressée par les membres du collectif à leurs confrères.
Si l’objectif de départ visait à apporter des réponses quant aux conséquences pénales des manifestations (interpellations, gardes à vue…), les thématiques se sont largement diversifiées. Munis de questions très concrètes, les manifestants en profitent pour interroger les professionnels en matière de droit du travail, de procédures collectives ou de fiscalité. « C’est très varié », confirme-t-on sur place. Des discussions qui dépassent parfois les problématiques du quotidien. « Je crois que légalement, on peut faire bouger beaucoup de choses avec un rapport de force », explique Dominique Tricaud à un manifestant venu le questionner sur l’avenir du pays.
Si le mouvement semble raviver les esprits libres de la profession, d’autres se montrent plus dubitatifs, rappelant sur Twitter que des consultations gratuites sont déjà organisées dans les mairies et les juridictions. Affaire à suivre.
Capucine Coquand
Crédit photo : Sibylle Duchateau @Groovision