1/ Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser dans la défense des intérêts des legaltechs ?
J’ai exercé en entreprise dans des groupes technologiques pendant près de 15 ans. J’ai tiré de cette expérience non seulement une connaissance approfondie des rouages et fondamentaux de l’industrie des technologies mais aussi et surtout une sensibilité particulière aux problématiques auxquelles sont confrontés les acteurs du numérique au sens large.
De plus, mon statut d’avocat aussi bien en Europe (France et Angleterre) qu’en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) m’amène très souvent à connaître des problématiques rencontrées par tout professionnel du droit qui souhaite se positionner pour offrir des services juridiques sur un marché autre que celui dans lequel il a acquis son expertise juridique à l’origine, mais également par tout non-professionnel du droit qui souhaite fournir des services juridiques, avec les problématiques de réglementation que cette offre peut poser notamment en Amérique du Nord où la réglementation de la pratique du droit est au niveau étatique (Etats-Unis) ou provincial (Canada).
Cette connaissance de la réglementation de la pratique du droit dans ces différentes juridictions, couplée à ma double spécialisation en droit du numérique et dans le secteur des technologies, explique mon intérêt à travailler dans l’accompagnement des legaltechs.
2/ Quels sont les services juridiques que vous proposez aux legaltechs?
Les services que je propose aux legaltechs sont les mêmes que ceux que je fournis à mes autres clients acteurs du numérique, pour l’essentiel des plateformes SaaS, à savoir l’aide à la création de société aux Etats-Unis ou au Canada, mais aussi à la protection de leur patrimoine intellectuel, à la création, la localisation et la négociation de contrats de développement ou licence divers et autres conditions générales d’utilisation de sites internet ou d’applications mobile, de chartes de traitement de données à caractère personnel (“privacy policies”), mais en plus, s’agissant des legaltechs, des analyses de faisabilité et de positionnement par rapport aux offres proposés par les acteurs réglementés (avocats), en minimisant autant que possible les risques de re-qualification en fourniture de services juridiques que seules les professions réglementées sont autorisées à fournir.
3/ Comment votre cabinet intervient-il dans la protection des startups françaises ?
Mon modèle d’accompagnement des startups françaises est un modèle qui privilégie une approche proactive et collaborative, laquelle favorise la réflexion et une analyse des marchés nord-américain en amont de toute décision d’implantation, afin que l’entrepreneur qui prend la décision de s’implanter ou de développer à distance son activité aux Etats-Unis ou au Canada ait pris cette décision après avoir pu l’occasion de mûrir son projet depuis la France de façon à optimiser son expérience outre-Atlantique.
Et de fait, si un certain nombre des clients français de mon cabinet sont déjà présents sur le marché américain ou canadien, plus nombreux sont ceux qui sont encore en France et que j’accompagne à distance afin de répondre aux questions que tout entrepreneur se pose préalablement à une expatriation. J’accompagne mes clients dans leurs premiers pas sur le marché afin de leur permettre de bénéficier - si tel est leur choix - d'une présence physique sur le territoire, mais aussi dans leur développement commercial, de la négociation de leurs contrats aux opérations de levée de fonds.
Propos recueillis par Pierre Allemand @Pierre_Ald