Comment se porte le marché du recrutement juridique dans ce contexte de crise sanitaire ?
Après le confinement, nous avons eu un rebond timide des offres d’emploi en juillet. Cela se confirme davantage depuis la mi-septembre. Chez Page Personnel, nous nous voyons confier trois à quatre missions par semaine. Une quinzaine d’emplois dans le secteur juridique ont ainsi été proposés en septembre et en majorité des CDI.
Quels sont aujourd’hui les profils les plus recherchés dans le secteur juridique ?
Les juristes en droit social, en droit immobilier et en droit des contrats sont très prisés des entreprises. En droit immobilier, notamment, il y a une telle pénurie de candidats que les employeurs se les arrachent ! Nous avons également des postes pour intégrer des études notariales. Et tout au long de l’année, nous recevons beaucoup d’offres d’emploi pour la fonction d’assistant (e) juridique/paralegal spécialisé (e) en droit des sociétés. Les profils recherchés pour ce type de métier sont titulaires d’une licence en droit.
Comment expliquez-vous cette forte demande d’assistant (e) s juridiques ?
Le choix de l’assistanat juridique en début de parcours n’est pas privilégié par les jeunes juristes. Il s’agit pourtant d’un poste dont les missions sont très variées. Il peut être au service d’un cabinet d’avocats, d’huissiers, de notaires, d’experts juridiques spécialisés, mais aussi salarié dans les services juridiques d’entreprise. Auprès d’un avocat par exemple, l'assistant juridique participera à la constitution, au suivi et au classement des dossiers. Il pourra rédiger des actes simples… C’est une première expérience fortement enrichissante.
Quelles qualités essentielles doit posséder un juriste pour être recruté ?
Au-delà des aptitudes techniques du juriste, les entreprises recherchent avant tout des profils très opérationnels. Elles apprécient notamment les étudiants qui ont suivi un cursus en alternance et qui ont donc l’expérience du terrain. On le remarque particulièrement en droit social où l’on positionne des jeunes qui ont fait le choix judicieux d’intégrer un master 2 en alternance. Ils ont en effet une vision concrète du monde du travail, ont acquis des compétences et portent un regard neuf sur le secteur. Autant d’atouts qui séduisent les entreprises.
Les stages sont aussi très appréciés des recruteurs…
J’encourage les étudiants en droit à faire des stages dès la première année de licence et ne pas se cantonner à celui de master 2. S’ils peinent à démarcher les cabinets d’avocats, ils ne doivent pas hésiter à solliciter un stage en entreprise. Cette démarche active de rédiger un CV et de postuler est essentielle. A la fin de ses cinq années d’études, l’étudiant doit pouvoir se targuer d’avoir fait au moins neuf mois de stage, idéalement un an, soit deux fois six mois. Certains directeurs de masters encouragent ainsi leurs étudiants à multiplier les stages, à l’image par exemple de la directrice du master droit des affaires parcours « Droit de la consommation et des pratiques commerciales » de l'Université de Cergy-Pontoise. Ce cursus est adossé à une Chaire réunissant de grandes entreprises du monde de la consommation. Les étudiants peuvent y suivre des stages dès le mois d’octobre. Aujourd’hui, le seul stage de M2 ne suffit plus. Les recruteurs privilégient les premières expériences professionnelles de longue durée. A vos CV !
